Le centre de recherche forestière internationale (CIFOR) met en œuvre depuis quelques années, plusieurs projets dans le paysage de Yangambi afin de diminuer la pression sur la forêt par les populations locales. C’est à ce titre que les notions de l’agroforesterie et de la pisciculture sont mises à profit dans le paysage de Yangambi, en province de la Tshopo.

Dans un atelier de cadre de concertation tenue jeudi 7 décembre 2023 à la faculté des sciences de l’Université de Kisangani, le CIFOR a présenté comme à l’accoutumé dans le cadre de la gouvernance locale aux acteurs multisectoriels le bilan de ses activités dans le paysage de Yangambi. Les volets agroforesterie, pisciculture et la nouvelle donne de champ école paysan ont été porté à la connaissance des autorités.

A en croire Amanda Grâce Uliel experte chez CIFOR-ICRAF, cette activité qui intervient trimestriellement et qui rentre dans le cadre de la redevabilité a pour but de porter à la connaissance des acteurs multisectoriels et autorités, les résultats des différentes activités menées dans le paysage de Yangambi y compris les recommandations.

Au cours de cet échange souligne Amanda Grâge Uliel, trois volets principaux qui découlent de l’agroforesterie et de l’agriculture ont été présenté, entre autre l’agriculture elle-même, l’élevage et le champ école paysan.

S’agissant de l’agroforesterie, cette experte chez CIFOR-ICRAF note une structuration de la filière.
« Nous sommes actuellement capables de présenter les données fiables récoltées scientifiquement selon les normes scientifiques par nos acteurs locaux entre autre les moniteurs car ils sont capacités en mesurer de collecter ces données », souligne Amanda Grâce Uliel.

Les données collectées sont entre autre le nombre des ménages, sa composition, les spéculations distribuées, les quantités récoltées, et même parfois jusqu’au rendement. Il s’agit ici de voir la rentabilité de l’agriculteur après avoir écoulé ses produits au marché. En clair, le CIFOR-ICRAF suit la filière de la graine jusqu’au marché.

En plus de cette performance, le centre de recherche forestière internationale a atteint plus de 500 hectares en dehors de la concession de l’INERA Yangambi permettant ainsi d’avoir un plus grand champ d’intervention particulière pour les 2 saisons agricoles de cette année. L’introduction pour cette saison à titre d’exemple de la nouvelle variété de Manioc appelé Obama 2 vanté pour sa performance, sa résistance aux maladies sans compter son grand rendement.

Quant au champ école qui est une approche prônée par la FAO, le CIFOR-ICRAF l’a introduite dans le paysage de Yangambi pour besoin d’amplifier ses interventions et ses actions.
Ici comme souligne Amanda Grâce Uliel, rien ne sort de l’agroforesterie. Cependant, la logique est de réunir les agriculteurs bénévoles ayant envie d’apprendre quotidiennement ensemble. La dynamique est d’avoir un groupe qui va faire un effet multiplicateur et aussi un groupe où on injecte peu en terme des matériels mais qui maximise en terme des résultats et rendement, s’est réjoui Amanda.

Pour la pisciculture, des avancées significatives sont à mentionner dans le paysage de Yangambi, indique Honoré Mbalaka expert CIFOR-ICRAF.

Avant l’appui du projet, la filière de la pisciculture n’était florissante.
Les quelques personnes qui se s’y intéressaient à la pisciculture sans aucune notion de base, ne faisaient que des trous de poissons sans forme et sans alimentation adéquate, moins encore des semences améliorées de poissons car tout était récolté au hasard, précise l’expert du CIFOR-ICRAF.

Cependant, avec l’intervention du CIFOR-ICRAF, plusieurs personnes ont formés sur les techniques de la pisciculture pour une production.
Ces formations ont consisté sur l’entrepreneuriat, la formation sur l’alimentation des poissons, la gestion des étangs piscicoles ainsi que la pisciculture intégrée mais aussi l’élevage des canards. Ces formations affirment Honoré Mbalaka, ont permis à l’occurrence à l’association AKILIMALI de la cité de Yanonge de rentabliser et d’accroitre son chiffre d’affaire dans la pisciculture.

Il convient de souligner que toutes ses interventions du CIFOR-ICRAF dans le cadre du projet Forets (formation recherche dans la Tshopo) sont financés par l’Union Européenne.

Le paysage de Yangambi couvre une superficie d’environ 8 000 kilomètres carrés dans la province de la Tshopo en République démocratique du Congo. Il est caractérisé par un large éventail d’utilisations et de régimes fonciers, y compris des zones protégées, des forêts hors réserve, des concessions forestières et des terres arables.

Plus de 220 000 personnes vivent dans ce paysage et dépendent de l’exploitation des ressources naturelles pour les moyens de subsistance, notamment l’exploitation forestière, l’agriculture sur brûlis, la chasse et la pêche. Les chaînes de valeur de Yangambi desservent principalement la ville de Kisangani, un marché florissant qui compte environ 2 millions d’habitants urbains.

 

 

Jean-Claude Fundi.

Laisser une réponse