Le trafic sur la route nationale 4 allant de Kisangani jusqu’à Bunia et Beni dans les provinces de l’Ituri et Nord-Kivu demeure un parcours de combattants.
Emprunter cette route relève d’un courage exceptionnel et d’ un sacrifice hors du commun. Les usagers de ce tronçon d’importance capitale sont soumis au crucifix à l’image de Jésus-Christ à Golgotha.
En effet, plusieurs grands bourbiers se sont formés entre Komanda (Ituri) et Kisangani rendant ainsi impraticable cette route dont dépend la ville de Kisangani pour s’approvisionner en carburant et autres denrées alimentaires en provenance de l’Est du pays.
Des longues files d’attente sont observées le long de ce tronçon routier. A titre illustratif, du point kilométrique 170 jusqu’au PK 205, près de 500 véhicules sont bloqués suite à l’impraticabilité de la route. Femmes et femmes sont exposées à toutes sortes de maladies bravant ainsi toutes les intempéries à leur solde.
« De Bunia jusqu’au PK 170 où nous sommes actuellement, nous venons de passer 15 jours. J’ai des enfants qui ne vivent qu’avec l’aide des chauffeurs somaliens et kényans qui transportent le carburant. J’ai fui la guerre à Bunia pour Kisangani afin d’inscrire mes enfants à l’école. Et le voilà que le temps passe, je ne sais pas si mes enfants seront encore inscrits », a déclaré une passagère d’un bus d’une agence de voyage.
Où vont les frais de péage routier ?
Malgré le calvaire que subit les camionneurs, ces derniers s’acquittent convenablement de toutes les taxes exigées par l’Etat Congo.
De la taxe du fonds d’entretien routier, en passant par celles de la DGRPT et/ou celles de la direction générale de recettes de l’Ituri, aucun véhicule qui emprunte la RN4 axe Kisangani-Bunia ne dérobe à la règle.
« …Pour un véhicule citerne en carburant, nous payons environ 2 000 $ soit 1 000 $ pour la province de l’Ituri et 1 000 $ pour la Tshopo, sans compter l’argent que nous payons dans différentes barrières mais sans la délivrance d’une quittance », a laissé attendre un sujet Kényan.
A quand les travaux d’asphalte de la RN4 ?
C’est depuis le mois de mars 2024 que le lancement des travaux de réhabilitation de la RN4 axe Kisangani-Bunia a été lancé avec pompe à Kisangani par le ministre des infrastructures.
Pourtant bien accueilli par les populations des provinces de l’Est, ces travaux trainent d’être matérialisés afin d’alléger la souffrance de ces dernières et diversifiés ainsi l’économie.
Du constat fait par le reporter de Boyoma Info, l’entreprise qui a gagné ce marché traînerait le pas. Ayant installé sa base à une trentaine de kilomètres de la ville de Kisangani, cette société chinoise bouche quelques bourbiers à partir du PK 30 alors que la population s’attend aux travaux de grandes envergures.