La province de l’Ituri traverse une situation particulière marquée par l’instauration de l’état de siège. Une situation depuis deux mois de suite des crises sécuritaires et politiques entretenues par des groupes armés et des déstabilisateurs autrement qualifiés « tireurs des ficelles ».

Cependant, à l’entrée en fonction du Gouverneur militaire et de son vice policier, tous les regards étaient tournés vers les opérations militaires pour neutraliser les forces négatives qui endeuillent les populations victimes depuis 4 années.
Selon certains observateurs, le constat fait jusque là est que l’attention est plus focalisée sur les questions des finances publiques, celles découlant des recettes locales perçues auprès des commerçants et de la population Iturienne déjà meurtrie.

Il sied important de rappeler qu’avant la proclamation de cet état de siège, les finances de la Province étaient caractérisées par des difficultés de tous ordres notamment l’accumulation de presque 2 ans d’arriérés de rétrocession non payés par le Gouvernement central, tant la rétrocession due au Gouvernement provincial, à l’Assemblée provinciale que celle due par le FONER et autres.

Pourtant à son temps comme le souligne un autre observateur, la province de l’Ituri recevait difficilement du Gouvernement central la modique somme de 126 942 285,00 Francs Congolais soit 63.000 Dollars américains de fonctionnement et 103 099 135,00 Francs congolais soit 51.500 Dollars américains de rétrocession mensuel, un total de 115.000 Dollars américains.


Du moins, en parcourant les rapports transmis à l’Assemblée Provinciale au mois d’Avril 2020, un total de 19 mois n’avaient pas été reçu, soit plus de 4 200 000 000 Francs Congolais. D’où la question de se demander comment faisait le Gouvernement provincial sortant dirigé par l’honorable Jean Bamanisa Saidi et fait l’actuel Exécutif militaire pour faire face aux besoins multiples des salaires du personnel, de sécurité, des travaux des routes et infrastructures ainsi que du social.
A en croire une source proche du gouvernement civil sortant, face à cette précarité des finances, le Gouvernement provincial sortant était contraint à multiplier des stratégies dans la mobilisation des ressources et à consentir des sacrifices ajoutant que les salaires modiques étaient payés, des moyens de locomotion aux différents de services étaient fournis, quelques missions étaient prises en charge, les besoins sécuritaires de la responsabilité du Gouvernement central étaient assumés suivant les capacités de mobilisation.
C’est ainsi que le processus de paix avec la milice FRPI qui était pris sous la responsabilité du Gouvernement provincial, mais contraint d’arrêter faute de moyens financiers qui ne semblaient plus suivre pendant les crises politiques au niveau national entre le FCC et CACH qu’au niveau local, renchérit notre source.

De ce fait, l’opinion a constaté en Ituri sous le règne du Gouverneur Bamanisa à la prise de certaines décisions considérées pour d’aucuns d’extrêmes comme notamment la perception du péage-route par la régie financière provinciale (DGRPI), la convention avec la corporation des pétroliers au sein de la FEC, la conclusion des marchés en PPP pour le financement de divers projets dinvestissements, la mise sur pied dune Inspection des Finances Provinciales, la réforme de linformatisation de la DGRPI, ce qui a donné lieu que ce Gouvernement a réussi à stabiliser les recettes autres que celles des produits pétroliers et du péage, à une moyenne de 300 milles dollars US mensuellement,

Par ailleurs, l’affirmation faite par l’autorité provinciale militaire lors d’un diner avec les élus provinciaux qu’elle a trouvée les caisses vides, nous avons voulu obtenir le son de cloche du Gouvernement provincial sortant, bien que suspendu, pour éclairer la lanterne de l’opinion publique qui dispose d’un droit de suite quant à la gestion de l’argent du contribuable.

En réaction à cette affirmation de l’actuelle autorité provinciale de lIturi, et face à des évidences dont notamment les différentes situations financières et autres lui transmises publiquement lors de la remise et reprise constatées dans un Procès-Verbal, situations non frappées du cachet « secret d’Etat », les informations récoltées précisent que les comptes de la Province au 10 Mai 2021 dégageaient les montants de 216. 463.114 des Francs Congolais et 138.823 Dollars américains.
Et d’indiquer que pour le mois d’avril le Gouvernement provincial civil avait payé les catégories les plus basses, ainsi que les policiers commis à la sécurité des membres du Gouvernement, la DGRPI, pour plus de 100.000 Dollars américains. L’on conclut que le solde fonctionnel n’était donc pas vide comme d’aucuns le prétendent.

L’exécutif sortant révèle que l’assemblée Provinciale n’avait aucun retard pour ses subsides mensuels de 165.000.000 Francs congolais payés jusqu’au dernier mois avant le vote de la motion contre ce gouvernement. Et de préciser que comme de coutume aussi, les invisibles régulièrement réclamés par les membres du Bureau alors que cette Assemblée recevait tous les mois 228.000.000 Francs congolais du Gouvernement central, tandis que le Gouvernement provincial ne se contentait que dun maigre forfait de 159.000.000 Francs congolais. Ce qui, tout calcul fait, laisse croire que les soldes à la fin du mois d’Avril dépassait les 400.000 Dollars américains.
La question qui vaut son pesant est celle de savoir comment ces montants trouvés dans les comptes de la Province ont été utilisés. Mais aussi pourquoi l’exécutif Militaire met trop d’accent sur les coulages des recettes ?

A en croire plusieurs sources concordantes, les recettes seraient croissantes à travers la DGRPI, qui travaille désormais la peur au ventre.
En plus des recettes locales, le Gouvernement Central a déclaré au début du mois de Juin 2021 avoir mis à la disposition des Gouverneurs militaires du Nord Kivu et de lIturi tous les moyens nécessaires pour les opérations, en plusieurs millions de dollars américains. Déclaration du reste confirmée par le Gouverneur militaire de l’Ituri lors de l’entretien accordé à nos confrères de la RTNC Kinshasa à Bunia en marge de la visite du Chef de lEtat en Ituri où il na pas hésité à dire pour l’état de siège, il dispose de « beaucoup d’argent ».

Quid du bilan de l’état de siège en Ituri

Après les deux mois, quel bilan pour le Gouverneur militaire nous ? Comment il entrevoit l’avenir sécuritaire en Ituri? Par contre, le caucus des Parlementaires de la Province de l’Ituri, les Députés Provinciaux, nationaux et les Sénateurs membres de ce caucus ont dans leur mémorandum adressé au Premier Ministre datant du 5 Juillet 2021, conclu que l’état de siège n’a donné qu’à ce jour un résultat mitigé.
Ainsi, l’autre question essentielle c’est de savoir si le Gouverneur militaire était venu pour susciter des controverses autour de l’argent public ou pour traquer les groupes armés qui continuent à faire couler les sangs des paisibles citoyens quand il est constaté que dans l’espace de deux mois, depuis qu’il a la charge principale d’exécuter cette traque, l’Ituri a enregistré le bilan de plus de 200 morts, un record jamais constaté auparavant. C’est ce qui ressort d’un récent rapport de la Société Civile, Forces Vives de l’Ituri.

La rédaction

Laisser une réponse