Jadis 3ème ville de la République Démocratique du Congo après Kinshasa et Lumumba vue sa position géostratégique, cette agglomération est classée ce jour la 5ème place voir même 6ème place, après Goma, Bukavu, etc. Kisangani paraît vieillissante que rajeunie.
la cause ?
En dehors de faillite des plusieurs de ses entreprises et industries, la gestion catastrophique de la ville semble être également la cause de son état actuel.
Aucune politique d’assainissement claire, l’insalubrité criante et la spoliation de ses espaces publics, le jadis « bijoux de l’ex-Zaïre » perd de plus en plus sa place de choix dans la classification des villes importantes du pays.
Bien qu’urbanisée, la ville de Kisangani n’est plus une référence d’une ville salubre où il fait beau vivre sans se faire contaminer des maladies liées à l’insalubrité. Les caniveaux non-curés, la voirie urbaine méconnaissable et la spoliation spectaculaire, donnent une autre image de la ville d’espoir.
Malgré ses 40 maires depuis l’indépendance, la ville Kisangani ressemble à un enfant orphelin et ne donne aucunement l’image d’une entité gérée si ce n’est que par des chapelets de bonnes intentions.
Autres fois, la ville de Kisangani était membre effective de l’association des villes francophones qui réuni les maires francophones, à ce jour, cela ne constitue qu’une histoire car, la ville est retirée de cette association pour insolvabilité.
Pourtant, pour son développement, elle était classée parmi les villes bénéficiaires d’un projet dénommé « PDU », Programme de Développement Urbain, financé par la Banque Mondiale via le mécanisme de l’association des villes francophones d’Afrique.
Peut-on dire que c’est le manque de volonté politique? Peut être l’avenir nous en dira plus.
Située au centre de la forêt du bassin du Congo, à la confluence des rivières Lindi, Tshopo et du fleuve Congo dont elle occupe les deux rives malgré l’absence d’un pont reliant ses deux rives, Kisangani bénéficie du deuxième port intérieur de la République Démocratique du Congo et elle assure la connexion via la transafricaine de l’Est à Ouest y compris les pays de l’Afrique de l’Est.
Par ailleurs, pauvreté demeure particulièrement élevée, un récent rapport d’ONU Habitat a indiqué un PIB en parité de pouvoir d’achat par habitant de 282 dollars, le tiers de la valeur nationale estimée à 849,8 dollars selon la Banque mondiale.
En rappel, vers les années 2000, la ville de Kisangani fut en grande partie détruite durant la guerre des six jours ayant opposé les armées Rwandaise et Ougandaise en plein centre ville avec plus de 6.000 obus tirés causant de pertes en vie humaine et de destructions des maisons dont les séquelles sont encore palpables jusqu’à ce jour.
Depuis la fin de la guerre, entre 2000 et 2022, la population de l’aire urbaine de Kisangani fut multipliée par 2 voire 3, passant de 586 000 à 1 366 000 habitants. Toutefois, la défaillance de la centrale hydroélectrique du barrage de la Tshopo en 2021 devenue vétuste, prive l’électricité presque la quasi totalité des communes de la ville.
Cette situation démontre les difficultés encore actuelles de la ville dans sa capacité à assurer l’accès aux populations des besoins sociaux de base.
Monga MONZENGE