Alphonse Maindo, citoyen intellectuel, Professeur de science politique à l’Université de Kisangani (RDC) et chercheur associé au centre d’étude des mondes africains, ne cache pas sa langue dans la poche après la commémoration à Kisangani le 2 août, de la deuxième édition du génocide congolais pour les gains Économiques, GENOCOST en sigle.

Dans un message intitulé « la commémoration du Genocost, une messe qui fait des victimes à Kisangani » et dont une copie est parvenue à la rédaction de Boyomainfo, cet intellectuel libre appelle l’Etat Congolais à prendre pleinement ses responsabilités vis-à-vis de la situation déplorable que vive la population de la RDC en général et celle de la ville de Kisangani en particulier depuis des années. Il déplore ainsi l’état de la ville de Kisangani.

« Une ville oubliée, sans électricité, sans voiries et presque coupée du reste du pays, y a de quoi se réjouir, que dis-je ?, se féliciter que la République puisse enfin prendre conscience de la souffrance de ces citoyens meurtris et débuter une thérapie collective pour la guérison des blessures et traumatismes graves du passé mais qui se perpétue allègrement », écrit Alphonse Maindo.

Kisangani, victime de Kinshasa

Parlant de l’indemnisation des victimes de Kisangani, Professeur Maindo reste bouleversé. Il dénonce l’humiliation qu’ont subi les membres du FRIVAO, organe chargé de l’indemnisation des victimes de Kisangani.

« Les premiers millions versés par l’Ouganda, soit quelque 195 000 millions de dollars Américains, se sont massivement volatilisés. Au grand dam des victimes irrités et en colère. Pour calmer cette grogne, le temps de la commémoration, il a fallu trouver des coupables et les jeter en pâture à la vindicte (judiciaire voire populaire) », dénonce Alphonse Maindo.

Et de poursuivre que accusé de détournement, les dirigeants de Frivao, de la SNEL et de l’OVDA ont été dénoncé publiquement et mis à la disposition de la justice mais pas les grandes poches Kinoises.

Pour lui, « Détourner les frais des victimes, c’est le massacrer, le violenter deux fois » a-t-il martelé.

Cet enseignant de science politique pense que la meilleure commémoration serait de rassurer les victimes et la Nation que l’Etat a pris le taureau par les cornes en adressant, sans délai, au Conseil de Sécurité des Nations unies, une demande formelle d’un tribunal pénal spécial pour la RDC ou au moins des chambre mixtes pour poursuivre les crimes internationaux les plus graves commis sur son territoire.

A travers son message, le Professeur Alphonse Maindo dressé une liste des victimes de la commémoration de Genocost à Kisangani.

Il s’agit selon sa missive, de la province de la Tshopo qui se retrouve saignée et endettée pour financer cette commémoration malgré le million de dollars décaissé d’en haut, mais jamais perçu à Kisangani. « L’autorité provinciale a dû se débattre comme un diable dans un bénitier pour assurer le service, aux frais locaux », se plaint Alphonse Maindo.

Outre la coordination de FRIVAO, le politologue cite la dernière victime « la société civile locale ». A l’en croire, cette dernière a été mise à l’écart malgré son combat de longue date pour les droits des victimes contre le GENOCOST. Pour rappel, la ville de Kisangani a abrité ce 2 août, la commémoration du GENOCOST avec la participation d’une grande délégation du gouvernement de la République, 16 membres du gouvernement au total, dont à leur tête, la première ministre Judith Suminwa, représentante du Président de la République, absent en raison des soins de santé à l’étranger.

 

 

Usseni Shafik

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