Mardi 11 octobre 2022, la grande salle de la Procure de Kisangani a accueilli l’Assemblée Générale ordinaire, exercice 2022, pour une rétrospective sur l’organisation et le fonctionnement du Barreau, avec à la clé, un certain nombre de résolutions pour compenser les faiblesses enregistrées et assurer le bon avancement de la profession d’avocat.

Pour cette année, c’est un rendez-vous réussi, à en croire Me Jean Aubin AKAMBA LISOBA, Bâtonnier de l’Ordre des avocats de la Tshopo.

En effet, le grand défi qui met en mal la profession d’avocat a été identifié, la question de l’amélioration du social du corps des avocats a été débattue et des résolutions ont été retenues.

D’entrée de jeu, Me Jean-Aubin AKAMBA s’est intéressé dans son discours moral sur « l’avenir du Barreau devant l’épreuve de la Corruption en République démocratique du Congo ». La corruption, ce mal qui bloque le fonctionnement harmonieux des institutions, est malheureusement prise comme mode de gestion en RDC pour beaucoup de cas, et les avocats auxquels la loi reconnaît la qualité d’auxiliaires de justice pour exercer leur profession avec indépendance et probité morale, ne sont malheureusement pas épargnés. Il poursuit en décriant notamment le fait que certains avocats côtoient les magistrats, même à domicile, pour traiter des dossiers judiciaires et plaident pour des causes manifestement sans fondement légal. D’autre part, des justiciables estiment qu’il vaut la peine d’avoir affaire directement avec les magistrats plutôt que de recourir à l’expertise des avocats. Une situation qui ôte à la profession toute sa noblesse et crée un manque à gagner pour cette classe d’élites.

Cela étant, le chef du Barreau interpelle la conscience de ses confrères pour bannir cette antivaleur tant décriée.

Il ne s’est pas limité là. Il annonce la mise en place dans les tous prochains jours d’une « commission de lutte contre la corruption » qui aura pour mission d’examiner les plaintes et autres cas suspects sur la base d’une analyse rigoureuse des pièces de procédure et des éléments de preuve des clients (justiciables), afin de déceler les cas où un avocat aurait fait perdre le procès à son client pour cause de corruption et, le cas échéant, ouvrir des sanctions exemplaires pour éradiquer, ou du moins, réduire ce fléau dans l’appareil judiciaire.

Sur un autre point, Me Jean-Aubin AKAMBA LISOBA a reconnu que les assistances sociales des membres du Barreau éprouvent certains soucis. D’où, l’intérêt d’améliorer le fonctionnement de la caisse de solidarité pour venir en aide aux confrères en besoin réel. Pour ce faire, il a été fait appel à la structure R.M.S. pour son expertise en matière de gestion financière, principalement pour la mise en place d’une mutuelle de santé qui puisse répondre véritablement aux attentes des membres du Barreau.

Au terme de cette assemblée générale qui a réunie 332 avocats sur les 269 en activité, il a été adopté le budget pour l’exercice prochain qui couvre la période d’octobre 2022 à octobre 2023 et le renouvellement du tiers des membres du Conseil de l’Ordre a été renvoyé à une date ultérieure faute d’éléments suffisants.

Affaire à suivre.

Caleb ANGENDA.

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