
Alors que le franc congolais enregistre une appréciation spectaculaire face au dollar américain, passant de 2 850 FC à des taux oscillant entre 2 500 et 2 300 FC; la population de Kisangani peine à ressentir les effets de cette évolution sur son quotidien.
Pire, cette conjoncture monétaire crée une cacophonie tarifaire dans les écoles, les universités, les stations-service et sur les marchés.
Dans plusieurs établissements scolaires et institutions universitaires, le dollar américain est désormais boudé. Les directions exigent le paiement en francs congolais, mais souvent au taux ancien, refusant d’ajuster les frais à la réalité du marché. Une situation qui frustre les parents, contraints de débourser plus que la valeur réelle en devises.
Du côté des produits pétroliers, les propriétaires de véhicules et motos dénoncent l’inertie des autorités.
Alors que les prix sont officiellement revus à la baisse dans la zone ouest, aucune directive claire n’a été communiquée pour l’est du pays, laissant les stations-service de Kisangani maintenir des prix élevés, en contradiction avec la baisse du taux de change.
Sur les étals des marchés, le statu quo est total : les prix des produits manufacturés, vivres frais et denrées de première nécessité n’ont pas bougé, malgré la chute du dollar. Pour beaucoup, c’est l’évidence d’un décalage entre la théorie monétaire et la réalité économique.
« On nous dit que le franc a pris de la valeur. Mais tout coûte toujours aussi cher, voire plus. Où est donc l’impact positif ? », s’interroge un acheteur rencontré au marché central.
Un manque d’encadrement criant
Ce désordre est accentué par l’absence d’un mécanisme de régulation efficace. Entre les commerçants qui campent sur les anciens prix, les établissements qui jonglent avec les taux, et les services étatiques qui tardent à harmoniser les mesures, la population se sent abandonnée et dupée.
La situation appelle à une intervention urgente des autorités économiques pour encadrer les prix, clarifier les taux applicables et veiller à ce que la valorisation du franc congolais ne reste pas qu’un chiffre dans les bureaux de change, mais une réalité dans les ménages. En attendant, à Kisangani, un dollar faible ne rime toujours pas avec un pouvoir d’achat fort.
Jean-Claude FUNDI